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Face à l’économie de guerre : quelle voie pour la Belgique ?

  • Reset Belgium
  • 11 juin
  • 2 min de lecture

L’ordre mondial est en pleine mutation. Le retour de la guerre sur le sol européen et la pression croissante au sein de l’OTAN placent également la Belgique dans une position délicate. La question se pose : comment faire face à la réalité d’une nouvelle économie de guerre ?


Le budget de la défense belge en chiffres


Depuis la fin de la Guerre froide, la part du PIB belge consacrée à la défense a fortement diminué. La Belgique ne respecte plus la norme OTAN de 2 % depuis les années 1990.


Dans le même temps, notre pays est en grande difficulté budgétaire :

  • Dette publique : plus de 600 milliards d’euros

  • Déficit budgétaire annuel : plus de 30 milliards d’euros

  • Une hausse de 1 % des dépenses militaires : environ 6 milliards d’euros supplémentaires

  • Une norme de 5 % impliquerait un déficit accru de près de 20 milliards d’euros


La marge de manœuvre est inexistante. La Belgique figure déjà parmi les pays les plus fiscalisés au monde. De nouvelles hausses d’impôts seraient socialement et économiquement intenables.


L’Europe face aux États-Unis


En 2023, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont consacré environ 343 milliards d’euros à la défense. Les États-Unis, plus de 820 milliards de dollars.


L’écart n’est pas surprenant, mais les différences structurelles le sont davantage :

  • Les États-Unis dépensent presque tout leur budget militaire au niveau national : un levier économique.

  • L’Union européenne consacre près de 70 % de ses dépenses militaires aux États-Unis, et encore 15 % au Royaume-Uni.


Pour l’Europe, la défense est surtout une charge. Pour les États-Unis, c’est aussi une stratégie industrielle.


Il est temps d’adopter une véritable stratégie européenne


L’industrie de défense européenne est profondément fragmentée. Les États membres restent attachés à leurs intérêts nationaux. Mais si l’Union veut renforcer sa capacité militaire, elle doit opérer un tournant stratégique :

  • Une industrie européenne de la défense réellement intégrée

  • Une priorité donnée aux formes modernes de guerre : drones, cyberdéfense, menaces hybrides

  • Une coopération efficace, au lieu d’une dispersion coûteuse


Que peut faire la Belgique ?


La Belgique ne peut – et ne doit pas – agir seule. Mais elle peut jouer un rôle moteur en :

  • Défendant la création d’une véritable union européenne de défense

  • Investissant dans l’efficacité, la spécialisation et l’innovation partagée

  • S’opposant à l’hypocrisie économique – comme le contournement des sanctions

Tant que le pétrole et le gaz russes continuent d’atteindre l’Europe via des flottes fantômes, notre politique de dissuasion reste moralement affaiblie. Cela doit cesser.


L’économie de guerre n’est pas un choix, mais une réalité.Ce dont la Belgique a besoin, ce n’est pas d’un budget militaire gonflé, mais d’une vision stratégique au cœur d’une Europe unie et souveraine.

 
 
 

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