Quand les aveugles suivent les fous
- Reset Belgium
- 9 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 juil.
“‘Tis the time’s plague when madmen lead the blind.”– William Shakespeare, King Lear
Nous n’aimons pas faire constamment référence aux États-Unis. Mais parfois, il le faut – non pour imiter, mais pour éviter de commettre les mêmes erreurs. Comment se fait-il qu’un personnage comme Donald Trump ait pu devenir président de la plus ancienne démocratie moderne du monde ?
La réponse se trouve dans la citation de Shakespeare. Les « aveugles » représentent une grande partie de la population américaine qui, pour des raisons sociales, économiques ou intellectuelles, ne s’est jamais pleinement développée. Ils sont vulnérables aux slogans simplistes tels que Make America Great Again, et suivent des leaders qui exploitent leur mécontentement sans proposer de réelles solutions.
Les parallèles avec la Belgique sont troublants. Nous aussi, nous risquons de nous enliser dans un système bloqué par une vision à court terme, des intérêts politiques étroits et un manque flagrant de courage.
L’ineptocratie : quand le système échoue par sa propre structure
Il existe un mot pour désigner ces systèmes : ineptocratie. Un régime où les moins compétents sont élus par les moins productifs, et où ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas contribuer sont récompensés par les efforts de ceux qui le font.
Soyons clairs : la Belgique n’est pas dirigée par des personnes inintelligentes. Presque chaque parti dispose de suffisamment de capacité intellectuelle pour gouverner correctement.
Mais alors, pourquoi ça ne fonctionne pas ?
Parce que le système les en empêche.
Notre pays est dirigé à plusieurs niveaux – fédéral, régional, communal – qui coopèrent trop peu. Cela crée de la fragmentation, de l’immobilisme et surtout : une absence claire de responsabilités. Une compétence, un responsable – ce devrait être le principe. Mais le courage politique fait défaut pour effectuer ce virage.
Le dogme du parti au-dessus de l’intérêt général
En Belgique, le pouvoir n’est pas entre les mains des élus, mais des partis. Et les partis raisonnent de manière dogmatique. Ils défendent leurs chevaux de bataille, même quand ils savent que ce n’est pas dans l’intérêt du pays. Bart De Wever sait parfaitement que la Belgique a besoin d’une structure plus simple, mais n’ose pas affronter sa base électorale.
Paul Magnette comprend que des réformes sont nécessaires dans le secteur public, mais les bloque pour ne pas froisser son électorat traditionnel.
Le résultat ? Un système où le problème n’est pas un manque de lucidité, mais un manque de courage.
Singapour comme source d’inspiration : vision, action, résultats
Ceux qui cherchent un autre modèle peuvent se tourner vers Singapour. Sous la direction de Lee Kuan Yew, ce pays est passé en 30 ans d’une nation pauvre à l’une des plus prospères au monde.
Comment ?
Un gouvernement petit mais efficace
Un système éducatif de haut niveau, accessible à tous
De grands investissements dans les infrastructures
Un climat favorable à l’expertise étrangère et à l’entrepreneuriat
Dans le Singapour d’aujourd’hui, presque chaque citoyen crée de la valeur. Voilà le but : l’épanouissement maximal, pas la compensation maximale.
Et si la Belgique devenait le Singapour de l’Europe ?
Mais cela exige des changements fondamentaux. La N-VA doit abandonner son rêve d’indépendance flamande et défendre un modèle singapourien : un pays unifié, avec un gouvernement efficace, au service de tous les Belges. Les socialistes doivent plaider non pas pour le maintien de l’État-providence, mais pour la construction d’un État d’épanouissement – via l’éducation, la culture, les compétences sociales et le sport.
Reset Belgium appelle tous les responsables politiques à dépasser leurs dogmes partisans. À penser à l’intérêt général. Et nous interpellons aussi la société civile : dépassez les intérêts de vos membres et œuvrez pour le bien commun.
La route sera longue. Mais c’est possible. La Belgique peut devenir le Singapour de l’Europe. À condition d’avoir une vision, du courage et de la persévérance.
« J’ai passé ma vie à bâtir ce pays.À la fin de la journée, que me reste-t-il ?Un Singapour qui réussit.Qu’ai-je sacrifié ? Ma vie. »– Lee Kuan Yew




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