Trump et Rutte : la Belgique en fait-elle les frais ?
- Reset Belgium
- 25 juin
- 2 min de lecture
Naïf ou délibéré ?
Le sommet de l’OTAN à La Haye a commencé. Le président américain ne manquera pas l’occasion de se mettre en avant. Un grand spectacle aux allures de bonnes nouvelles, avec lui-même dans le rôle du héros central.
On le sent venir : le Prix Nobel de la Paix semble figurer sur sa bucket list personnelle.
Gaza et l’Ukraine : deux fronts, une même tragédie
Pendant ce temps, à Gaza, des enfants innocents meurent chaque jour – de faim ou sous les balles. Il est indéniable que le conflit a été déclenché aussi par le Hamas. Mais ce qu’en ont fait Netanyahou et son gouvernement est tout aussi inhumain. Des deux côtés, les limites ont été franchies. Il faudra des générations pour surmonter les traumatismes et la haine enracinée.
Et Poutine, lui, continue tranquillement ses bombardements en Ukraine. Depuis le début de son “opération militaire”, il cible les civils : écoles, hôpitaux, immeubles résidentiels. Cela en dit long sur sa stratégie. Quel rapport un enfant de 11 ans à Odessa a-t-il avec son opération de “dénazification” ? Et peut-on enfin arrêter de faire semblant que l’Ukraine est encore truffée de nazis ?
Honte à toi, Poutine. Et honte à tous ceux qui alimentent et financent cette guerre.
La facture de l’OTAN
Revenons à La Haye. Trump, avec l’aide bienveillante du secrétaire général de l’OTAN Rutte, a imposé un « minimum de dépenses militaires ». Que ce soit 3,5 % ou 5 % du PIB, on parle de montants ahurissants.
Pour un pays comme la Belgique, déjà plombé par des déficits chroniques et une dette croissante, il n’y a tout simplement pas d’argent. Alors, comment allons-nous payer ? Par des impôts plus élevés ? Ou en creusant encore la dette ? Dans les deux cas, nous paierons aujourd’hui, et nos enfants demain.
Ne vous y trompez pas : Trump ne fait pas cela pour protéger l’Europe. Il agit par intérêt personnel, motivé par deux raisons principales :
Politique intérieure. Sa base électorale – souvent peu éduquée et vivant dans la “Bible Belt” – refuse de voir un seul dollar aller vers l’Europe. Alors il inverse la logique : « Vous voulez une protection ? Payez-la vous-mêmes. »
Intérêt économique. Environ 70 % des dépenses militaires européennes sont réalisées aux États-Unis. Les États-Unis, eux, investissent quasi exclusivement dans leur propre industrie. Pour nous, c’est une perte nette. Pour eux, une opération à somme nulle. Et tant que l’Europe ne développe pas une véritable industrie de défense, cela ne changera pas.
Et maintenant ?
Des alternatives existent. Pas de miracle, mais des mesures indispensables :
Organiser les dépenses de défense à l’échelle européenne. La définition des besoins, les négociations de prix et les achats doivent être centralisés.
Construire une industrie de défense européenne. Il faut garder les investissements sur notre territoire.
Instaurer une véritable réciprocité. Chaque dollar dépensé par l’Europe aux États-Unis doit être compensé par un investissement équivalent en Europe.
Aller au-delà de la guerre traditionnelle. Les drones, la cybersécurité, l’intelligence artificielle et les compétences humaines sont les véritables armes stratégiques du présent et du futur.
Croire que plus d’armement signifie automatiquement plus de sécurité, c’est être soit naïf, soit volontairement trompeur. Il est temps que l’Europe assume sa propre responsabilité – militaire, économique et morale.




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